Du Boycott et de la Liberté

« Il faut savoir se faire plaisir de temps en temps. C’est déjà bien de résister la majorité du temps. » Se dit le Résistant.
Ce qu’il ne sait pas c’est qu’il se plante. Le boycott doit être total. Mais le Résistant trouve cela extrême. En quelque sorte oui, c’est extrême. C’est qu’il faut des mesures de poids pour rétablir un équilibre rompu par un système malsain.
« Est-ce qu’il faut que je me lave à sec? Tant qu’on y est! » s’égosille le Résistant dans une éruption cutanée de laine synthétique.
Oui, le Résistant est encore un peu con. Il sait qu’il existe une multitude d’alternatives au mode de consommation imposé par les politico-industrialo-banquiers. Mais il ne sait pas vraiment lesquelles parce qu’il est résigné.
« Mais on a pas tous les moyens de consommer autrement. » Geint le Résistant marqué aux fer blanc par les logos de marques plus ou moins connues.
Il ne sait pas non-plus qu’une consommation régulée par le seul besoin est beaucoup moins coûteuse que celle de « l’envie de ne pas paraître tout à fait marginal »
Heureusement le Résistant est éveillé. Il tente donc le coup. Sans aller jusqu’au végétalisme – soit dit en passant, pourquoi pas? – il achète beaucoup moins de viande et ne rend plus visite au lents fast-food. Il se vêt en faisant attention aux prix avant de faire attention à la griffe – qui elle même donne une idée du prix. Il ne prend sa voiture qu’en cas de force majeure et utilise ses jambes, mais pas pour prendre les transports en commun hors de prix à partir du moment où ils en ont un. Et si le rapport énergie/besoin d’un déplacement n’est pas raisonnable, il ne se déplace tout simplement pas. D’ailleurs les transport en commun comme les supermarchés ne le concerneront bientôt plus. Il va quitter ce trou noir magnétique qu’est la ville où il habite pour aller vivre en village. Il a bien compris que les autorités se sont démenées pour que la population quitte les villages pour aller en ville, question de contrôle et de rentabilité des panneaux publicitaires. Il oublie La Boîte De Pandore. En tant que résistant il regardait la télé « pour-garder-un-œil-sur-la-société », mais cette pseudo-excuse ne le convainc plus. Il ne va voir le charlat… le médecin qu’en cas de danger vital, retire tout l’argent de son compte bancaire tous les mois, n’écoute que de la musique libre de droit, ne s’intéresse plus au sport sinon pour sa santé, ne paye plus pour voir un film, ne vote plus, ne fête plus Noël, pense à fermer bientôt son compte dailymotion, d’ailleurs il va beaucoup moins sur internet ces temps-ci…
etc.
Au début, c’est presque douloureux. Il a de la fièvre, vomis, est irrité au moindre accroc. Puis le manque s’estompe jusqu’à disparaître totalement. Le Résistant se rend compte alors que tout ce temps où il pensait que le boycott total était extrémiste, il se mentait à lui-même. Son auto-conversion fut beaucoup plus simple qu’il l’aurait pensé. Il n’a plus ce petit haut-le-cœur que lui provoquaient ses allées et venues dans les ténèbres globalistes. Ses désirs et sa convoitise correspondent à ses besoins. Tout dans son esprit est beaucoup plus clair, plus équilibré.
Il ne résiste plus, il est libre.
[…] Baron pour lesinsoumis.org À lire également :L’Homme qui parle avec les plantesRamonage de fin d’annéeDiagnostic prénatal […]