La Verditude des Choses

Greenwashing, ce terme anglophone qui peut être traduit par éco-blanchiment ou blanchiment écologique, désigne cette technique de manipulation employée par de plus en plus d’entreprises pour duper toujours plus les consommateurs, en se faisant passer pour ce qu’elles ne sont pas, des sociétés soucieuses et responsables de leur impact sur l’environnement.
Constatant que l’heure était au vert, quoi de plus enfantin pour une multinationale, que d’utiliser le vert comme un leurre… et ainsi profiter de l’engouement d’une partie grandissante de la population pour sa santé et celle de la Terre, pour revaloriser une marque et étendre son marché.
Le M le plus arrogant de la planète, avec ses 30000 “restaurants”, et ses panneaux à tous les ronds-points de France, ne pouvait passer à côté de cette fausse rédemption pour naïfs affamés.
Et c’est avec le grand pinceau de la cupidité – celui que vos enfants ne trouveront dans aucun Happy Meal (la boîte étant beaucoup trop petite), que McDonald’s ravale sa façade et que Ronald troque son slip rouge contre un slip vert beaucoup plus tendance. Mais la firme qui équipe ses toilettes d’urinoirs sans eau continue de servir la même nourriture industrielle bourrée d’additifs tels que colorants, conservateurs et exhausteurs de goût. Pour une liste détaillée de ce qui est appelé « ingrédients » [PDF] il suffit de se rendre sur le site internet officiel de la compagnie en ayant pris soin de sangler solidement son estomac à un arbre.
Mais le simple fait de se voir servir un sandwich ou une salade contenant des tomates même en hiver suffit à se convaincre que McDonald’s se joue de la nature et des saisons, et ne se soucie que de cultiver les apparences, et ce, toute l’année…
Vous l’aurez bien compris : un chasseur déguisé en salade pour attirer le lapin n’acquerra pas pour autant le pacifisme du-dit légume, ni la moindre de ses vertus nutritionnelles.
En résumé, le greenwashing c’est une centrale nucléaire qui se prend pour une éolienne, un 4×4 pour une bicyclette et ma tante pour mon oncle.
(Article paru dans la Gazette des Insoumis n°7)